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  • croixbleue57

Dépendante pendant 32 ans, Claire.

Dernière mise à jour : 26 juil. 2023

L'alcool m'a emprisonnée pendant 32 ans, petit à petit, sournoisement.

J'avais 28 ans.

Un soir, il est entré dans ma vie sans me demander mon avis, et je ne m'en suis débarrassée qu'à presque 60 ans.

J'ai fêté mes 60 ans à château Walk, en postcure.


Ce fameux soir donc, j'étais seule, je me suis servi un verre de porto ; pour la première fois, j'ai bu en solo.

Ensuite, il y a eu beaucoup d'alcool-plaisir pour des repas de fêtes, anniversaires.

Et des périodes d'alcool sans plaisir, avec des débuts de comportements à risques, des envies subites, des pulsions.


De plus en plus, l'alcool me hantait jusqu'à ne plus me quitter.

Problèmes au travail, apéros à répétition, début d'alcoolisation en cachette. L’alcool en permanence présent dans ma tête, déjà obsédant.

Il a pris toute la place peu à peu.

J'ai eu 3 rechutes.


A la fin de ma postcure, j’ai contacté la croix bleue près de chez moi ; j’ai été chaleureusement accueillie la semaine suivante pour ma première réunion. Je n’ai plus jamais quitté cette équipe porteuse, généreuse, réconfortante, encourageante, disponible.


Ce lien avec une association, pour moi la Croix Bleue, me parait indispensable pour continuer à vivre dans l’abstinence.


L'alcool me permettait

- de maîtriser les émotions, de me détendre

- de me rassurer, me stimuler

- d'aplanir mes difficultés, mes anxiétés


Ce qui m'a poussée à en sortir

- l'image négative de moi-même et que je renvoyais aux autres

- le dégoût de moi-même

- la fatigue, le désespoir, le manque d'avenir

- la honte


Comment suis-je sortie de la dépendance

- en décidant de vivre et non plus de mourir

- en parvenant à me projeter jusqu'à ma mort, sans le produit

- en faisant confiance à ceux qui croyaient encore en moi : conjoint, enfants, famille, amis, personnel soignant.


Le déclic ?

- peur de la séparation imminente

- regard de désespoir de ma fille, ses sanglots à l'hôpital, devant mon brancard.

Ce jour-là, quand j'ai émergé, j'étais face à un ultime choix, me perdre dans le néant, ou me tourner vers la vie, ce fut la seconde option.


Guérir, c'est

- avoir un avenir, pouvoir regarder dans les yeux, sourire, rire, faire des projets, être fière de moi, être apaisée, pouvoir m'affirmer comme une personne libre, faire de belles rencontres amicales, pouvoir me réjouir de me lever chaque matin.

- avoir l'esprit clair et bien porter, enfin, mon prénom !


Je suis une autre personne, rien à voir avec la précédente, et j'aime être cette nouvelle Claire ; mais ce sont mes épreuves qui m'ont aidée à me trouver enfin.


10/09/2021


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