La vérité n’est pas toujours celle que l’on croit !
Ou celle que l’on voudrait qu’elle soit !
Alors faut-il accepter la vérité qui arrange ou celle qui dérange ?
Quelques rappels sur la notion de vérité :
La vérité devrait avoir le caractère de ce qui est vrai.
La vérité devrait être en accord entre la réalité et l'homme qui la pense.
La vérité n’appartiendrait qu’à l’être humain car même le plus puissant des ordinateurs ne détient pas la vérité, puisque c’est l’homme qui le renseigne et y installe les réponses qu’il doit donner aux questions posées par la machine.
La vérité c’est l’idée, le concept qui dégage un consentement général ou qui s'accorde avec le sentiment que quelqu’un détient la réalité.
Mais nous avons tous, notre propre conception de la vérité. Mais, est-ce déjà de l’auto-défense ? Une certaine protection ?
C’est vrai la vérité est souvent confondue avec le savoir, la connaissance et non pas avec la réalité.
(Nous avons bien souvent tendance à croire en ce que nous faisons et non pas en ce que font les autres).
Il est vrai que la vérité est beaucoup plus subtile quand nous la mettons en relation avec nos émotions et nos désirs.
Lors de ces relations, la vérité met en route des fonctionnements émotionnels, voire caractériels dans notre conscient ou notre inconscient.
La vérité libère des attitudes, des comportements qui bien souvent dégénèrent en affrontements extérieurs et intérieurs, exprimés dans les réponses aux questions posées.
Ces comportements sont bénéfiques ou malfaisants, positifs ou négatifs.
Boire, consommer outrageusement de l'alcool, c'est le moyen de refuser de voir en nous notre faiblesse et notre orgueil.
La vérité nous fait peur, tant le monde nous apparaît comme impalpable dans nos projets, dans notre avenir.
La vérité est-elle impartiale ?
La vérité ne fait-elle pas intervenir des éléments affectifs ou personnels dans nos jugements ?
La vérité ne dépend t’elle pas, peut-être, du bon plaisir des hommes et de leur caprice. Comme l’autorité qui n'a pas d'autre fondement que le bon vouloir de celui qui l'exerce.
Depuis la nuit des temps, on dit qu'il y a des vérités qui relèvent du sentiment autant que de la raison.
Et de tout temps aussi, on dit qu'à citer des vérités que nous trouvons faites ou surfaites, il en est d'autres que nous aidons à se faire, et qui dépendent en partie de notre volonté.
Ainsi une vérité pour être fiable, doit avoir sa racine dans des réalités.
Toute vérité est une route tracée à travers la réalité.
La confrontation est donc inévitable lorsque nous nous interrogeons sur notre alcoolisme. C’est le chaos entre la vérité et la réalité.
L’expression de la vérité en tant que « souffrance, détresse, angoisse, perte d'identité, dépendance » est tellement cruelle que notre raison est mise à rude épreuve.
Mais en dehors de ces vérités brutales générées par notre alcoolisme, ce sont les vérités de sentiments qui nous contraignent à la révélation mettant notre égoïsme au cœur de la vérité, dans les racines les plus profondes, comme : la tolérance, l'humilité, l'amitié, l'Amour de notre prochain.
La Croix Bleue, dans ces simples mots « guérir c'est possible » n'énonce pas une vérité absolue, toute faite, mais bien une des racines citées plus haut ou chaque homme, chaque femme, chaque piégé par l'alcool mettra en jeu ses propres forces et leur assignera une direction qu'il aura choisi lui-même : sa propre vérité.
Voilà ce que je voulais partager avec vous sur la vérité si tant est que nous voulions la connaître, pour un projet de vie où il n’y aura plus de place à ce que nous avons rejeté.
Extrait d’une réunion - Je vous remercie.
Roland Mansuy
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