Il était une fois… p’tit Calva qui avait froid,
Bon le p’tit dernier
Tiens si j’allais voir la bière qui se prélasse dans vieux fût, je pourrais pt ’être voir Cidre mon frère dans cette auberge au coin d’la rue.
En effet, voilà, la Blonde, la Brune et la Dorée qui causent avec le Vin, le Rouge, le Blanc et le Rosé.
En chemisette, v’là l’Anisette avec Ricard, qui fait sa tête de lard. Et puis Pastis, avec Porto, moins rigolo.
En fait, ils sont là, tous arrivés pour que s’écoule une bonne soirée comme un rendez-vous avec une belle qui se transforme en queue de pelle.
Et allez ! Le Champagne dans sa caisse, le Whisky sur ses pas avec ses airs de grand bourgeois qui lance son slogan « distillé 3 fois ! »
La Vodka, et son accent à la con avec elle, trois petits verres et puis s’en vont. Le Rhum, le Punch, la Sangria La Gnole, la Suze, c’est la java !
Par contre, le Cidre s’est fait jeter pour insuffisance de degrés minimum 13 % exigés… La nuit s’est prolongée.
Le jour levant qui appelle au travail n’a pu relever les empaillés, les déchirés de la ripaille, les cuits, les ronds et les bourrés, la ribambelle des torchés.
Petit Calva s’est trouvé mal. Il avait goûté à tout.
Sa tête tournait, l’esprit bancal, en lui la nausée, le dégoût.
Il rentre chez lui, il prend le bus.
C’est le dernier voyage, le terminus, devant lui le miroir se relève… poivrot !!!
À ce rythme-là, tu ne feras pas de vieux os.
On veut s’oublier et l’on se casse, on veut oublier ? On se ramasse, l’existence sur une voie de garage sans mécano dans les parages, les espoirs à la gare de triage.
Avoir tout perdu, pas de Mistral gagnant, avoir tout déçu, famille, travail, enfants, tout ça pour la jolie bouteille qui te laisse sans mémoire au réveil, qui t’a promis monts et merveilles salopes de sorcière qui t’a balayée…, la fausse fée t’a entortillée mal à l’âme, mal des matins de psychodrames vagues à la vie, mort ou vivre Petit Calva a encore le téléphone Il appelle la Croix Bleue, petit Calva n’a plus froid, il redevient plus heureux.
Il s’est fait d’autres potes qui lui racontent leurs anecdotes. Ils parlent, ils échangent, ils réfléchissent ensemble, ils se repêchent lorsque parfois ça glisse. Le piège s’éloigne, la peau se raffermit. L’amitié les entoure et l’œil reverdit maintenant qu’il s’abstient. Petit Calva a changé de nom, il s’appelle VIE-DEVANT-SOI et il sent bon.
Christine ONIJAS
Section CBleue d’Audincourt
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