Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais [1/3]
- croixbleue57
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Devise de François Athanase Charrette de la Contrie surnommé le Roi de la Vendée
Insoumis vendéen (1763-1796)
« Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais »
1re partie : COMBATTU SOUVENT. Anticiper la maladie chronique (l’alcoolo dépendance).
Tout être vivant est confronté de nombreuses fois au cours de son existence à la maladie. Celle-ci altère plus ou moins son état de santé.
Lorsque la maladie est aiguë et bénigne, elle est aisément surmontable avec du repos, un peu de patience et au besoin un traitement prescrit par le médecin. L’état psychologique est peu souvent affecté : la durée de la maladie et la convalescence sont courtes.
Mais lorsque la maladie s’installe dans l’organisme, elle devient chronique. La maladie à ce moment ne fait plus partie du processus de vie, elle est ce qui le perturbe, l’écourte, l’interrompt. Elle est une ombre sur un avenir possible et désiré, une contrainte et une douleur suspendant le temps présent, une source de remords et de regrets. Elle est une défaillance corporelle, insidieuse, inopinée, impensable. Un ennemi qui s’est emparé d’un corps où il n’avait pas sa place et contre lequel il va falloir se battre quotidiennement dans l’espoir de gagner quelques batailles cruciales, mais sans l’assurance de remporter la victoire finale. Tôt ou tard, l’état psychologique est affecté, avec parfois l’effondrement de la personne concernée à l’annonce de la maladie.
La personne apprend non seulement qu’elle est malade, mais qu’elle va devoir « vivre avec » sa maladie et suivre une thérapie de longue durée peut-être jusqu’à la fin de sa vie.
Ce choc ressenti à l’annonce de la maladie est à l’origine d’un véritable traumatisme, car la personne est soudainement envahie par des émotions telles que la peur, la colère, la tristesse… auxquelles viennent s’ajouter des questions sans réponse entretenant continuellement des angoisses et un sentiment d’impuissance, d’injustice, de solitude, de mort à plus ou moins long terme, la vie de l’individu se divisant en deux : la vie d’avant et la vie d’après l’annonce de la maladie.
Le déni est souvent le premier réflexe pour se protéger contre cette tempête intérieure, qui accepterait sans dire un mot de perdre le contrôle de sa vie, de son corps, d’avoir le sentiment que celui-ci vous abandonne, d’être dépendant d’une aide extérieure, de cohabiter dans la souffrance avec un ennemi qui menace à chaque instant de vous terrasser même si on l’a combattu courageusement ou pas.
Consulter un psychologue est une décision qui doit être prise en fonction des besoins et des circonstances tant il est vrai que chacune des maladies chroniques a son propre tableau clinique, que les parcours de soins diffèrent d’une maladie à l’autre, d’un patient à l’autre, mais mener un combat contre une maladie chronique n’est jamais anodin, car c’est un grand bouleversement contre lequel mieux vaut être bien armé et surtout ne pas lutter seul.
Avoir sa famille et des amis à ses côtés est primordial. Mais parfois les proches ne peuvent pas toujours répondre présents, car pour eux aussi la situation est difficile à vivre au sens où ils peuvent être également sous l’emprise du choc et vivre sans avoir la maladie dans les mêmes états psychologiques que le malade. Même s’ils ont fait le choix d’être aidants, leur énergie n’est pas infinie et leur vie ne peut se réduire au fil du temps à une vie d’aidant. C’est justement dans les moments difficiles, lorsque les émotions ont envahi le corps et l’esprit, et que le moral est atteint, qu’il est salutaire de les exprimer et d’être écouté par une personne de confiance qui sera de les accueillir et les reconnaitre avec bienveillance sans être impactée.
La psychothérapie va offrir un cadre sécurisant permettant de mettre des mots sur sa maladie, son ressenti, ses émotions, de confier ses états d’âme en toute confidentialité à une personne qui sera l’écouter sans jugement, sans attente particulière, sans objectif hormis celui de l’aider à aller mieux sachant que le mieux sera défini par le patient lui-même avec l’aide du psychothérapeute sans imposer son opinion ou sa vision de ce qu’il faudrait faire pour aller mieux. Consulter le psychologue, et ce dès l’annonce du diagnostic, peut s’avérer être bénéfique pour le malade comme pour les aidants afin de mieux faire face à la réalité pour sortir rapidement de la phase de déni.
Cet espace thérapeutique va permettre de construire une relation de confiance et offrir une liberté de parole propice au patient pour vivre pleinement ses émotions, être lui-même, révéler ce qu’il veut de son état de santé sans craindre que cela bouleverse, impacte la personne à qui il se confie comme cela peut être le cas avec un proche.
Affaiblies physiquement et psychologiquement, les malades perdent une partie ou la totalité de leur autonomie, perdent confiance et se sentent coupables d’être un poids pour les autres, doutent de ne plus être aimés tels qu’ils sont et ceci indépendamment du dévouement et de l’amour de leur proche. Dans ce cas, certains choisissent de ne plus partager ce qu’ils vivent avec leur entourage par peur de changement d’égards envers eux en les jugeant, en les prenant en pitié, en leur donnant l’impression d’être une charge pour les autres.
Le psychothérapeute, de par sa formation, son écoute, va permettre au patient de se reconnecter avec son être profond, l’aider à retrouver une cohérence entre son vécu, ses pensées et ses actions, se reconnecter avec lui-même et entrer à nouveau en relation avec les autres, apaiser la souffrance psychologique et trouver une énergie nouvelle pour franchir les étapes de reconstruction et l’acceptation de sa nouvelle vie dans laquelle la maladie aura une place, mais pas toute la place.



